Pour cette première sortie de « préparation » au trip hispano-portugais, l’objectif était de suivre la section 7 du TET France qui permet de rallier Chartres depuis Paris Porte d’Orleans à travers champs et villages, pour une distance totale de 135 km. Une trace trail qui part du périph’, ca peut sembler bizarre, mais c’est un peu comme une pub pour un SUV Allemand, ca promet l’aventure au citadin moyen.
Je pars donc en tenue de bon motard citadin, sur une moto en pneus route en me disant que toute façon, on va pas faire de l’enduro entre Paris et Chartres. C’est l’occasion de tester le niveau de difficulté de ce type de trace, la pertinence de la machine, et surtout la capacité du pilote. La seule préparation qui sera effectuée sur l’engin sera le retrait du gros top-case qui fait beaucoup trop de bruit en offroad. Les 30 premiers kilomètres permettent de s’extirper de la capitale et sa proche banlieue par l’A10 jusqu’à Courtaboeuf, puis direction la verdure. Le GPS indique rapidement de bifurquer de la départementale pour suivre un chemin agricole et on entre donc dans le vif du sujet. J’aurai tout à fait pu m’attendre à ce rebondissement étant donné que c’est l’objectif principale du TET, mais les premiers graviers font leur petit effet.
Passé le premier effet de surprise, suivre la trace est assez aisé et très plaisant. On évolue principalement au à travers des plaines agricoles et quelques zones boisées. Tous les chemins sont largement carrossables et suffisamment roulant pour profiter du paysage. On a environ 50% de petites routes et 50% de chemins non goudronnés ce qui permet de varier les plaisirs. La seule difficulté que j’ai rencontré concerne quelques passages assez sablonneux où passer avec des pneus route se fait non sans quelques frayeurs et performances d’équilibriste, le tout sous le regard des passants et marcheurs amusées que me présence ne semble pas déranger.
Après quelques kilomètres, je commence à m’habituer aux revêtements et prends rapidement pas mal de plaisir à suivre ma trace à travers champs et forêts. La prochaine étape consiste en la traversée de Dourdan. J’évite un sens interdit qui me force à réaliser un petit détour par rapport à mon tracé–il s’agit déjà du deuxième, les choses semblent bouger vite. À la sortie de la ville, plusieurs forêts m’attendent. Il s’agit indéniablement du passage ou je suis la moins à l’aise : le sol est le plus meuble avec quelques dénivelés. Entre deux forêts, je croise un photographe Ardechois qui profite de la luminosité pour prendre des clichés des champs de tournesol sous le soleil couchant.
Étant finalement sorti du dernier bosquet, alors que je remonte une petite pente par un chemin plein d’herbe, ma roue avant décide de se faire la malle. La moto se couche et je passe par dessus : cette première sortie est maintenant complète. Plus de peur que de mal a la fois pour la monture et le pilote, je peux reprendre ma route mais le soleil étant disparu, il est temps de rebrousser chemin : ce sera un retour par l’autoroute.
En conclusion, je n’aurais pas pu voir la catédrale de Chartre aujourd’hui, mais ce fut l’occasion de gouter aux chemins du TET qui me permettra de mieux me préparer. Premier élément : mon équipement n’est définitivement pas adapté à ce type de parcours. Je suffoque dans mon casque modulable de ville, et j’entends les cailloux frapper le dessous de ma monture, ce qui me donne une idée des investissements à réaliser pour envisager sereinement de longues journées de trail.